Cette exposition présente une vingtaine de carnavals dans le monde et les pratiques sociales et historiques auxquelles ils se réfèrent. Ces manifestations malgré leurs rituels lourds et figés pour certaines, n’ont rien perdu de leur authenticité et de leur ferveur et connaissent un grand renouveau depuis les années 80.
A travers ces fêtes traditionnelles qui se revalorisent et les nouvelles pratiques qui s’inventent (Gay Pride, Halloween, Rave party), dans ce bricolage des pratiques festives en plein essor, il n’y a pas de hiérarchie de valeur, c’est en donnant des fêtes qu’on apprend à faire la fête…
La fête est une période particulière mais entièrement intégrée à la société, période au cours de laquelle la vie collective est la plus intense. Mais la fête est aussi «dérèglement» car elle permet aux hommes de jouer la comédie de leur propre existence. La fête devient alors «carnaval» car elle est l’homme réconcilié avec lui-même, la société réconciliée. La fête est alors quintessence.
La fête est ce moment privilégié qui permet à l’homme de réunir deux aspects antagoniques et pourtant complémentaires de la nature humaine : celui de la culture cultivée, civilisée, domestiquée par la science et celui de la culture imaginaire, primitive, autour de laquelle gravitent les mythes, les rêves et la poésie. La fête est donc un moment privilégié pour libérer l’imaginaire, le désir..
Mais pour que la fête soit complète, elle se doit d’être libre, voir subversive ! car « le carnaval est une fête qui n’est pas donnée au peuple mais que le peuple se donne à lui-même » (Goethe).
Marcel DELTELL